Les savants

بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيمِ

LES SAVANTS

Allah dit : {Et ils dirent : « Seigneur, nous avons obéi à nos chefs et à nos grands. C’est donc eux qui nous ont égarés du sentier. Ô notre Seigneur, inflige-leur deux fois le châtiment et maudis les d’une grande malédiction »} (Coran, 33/67, 68)

Houdhayfa Ibn Al-Yaman, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit: « Tandis que tout le monde interrogeait l’Envoyé d’Allah, sallallahou ’alayhi wa sallam, sur le bien, moi, je l’interrogeais sur le mal par crainte d’en être atteint » – « Ô Envoyé d’Allah » – lui dis-je « … nous étions dans l’ignorance et dans le mal, quand Allah nous a envoyé ce bien. Est-ce qu’après ce bien le mal viendra-t-il de nouveau? » – « Oui »– répondit-il – « Et » – repris-je « après ce mal, il y aura-t-il du bien? » – « Oui, mais il ne sera jamais pur » – « Qui le troublera? » – « Des gens qui suivront une autre Sounna que la mienne et qui guideront vers une autre voie que ma bonne Voie et dont tantôt vous approuverez les actes, tantôt vous les désapprouverez » « Et après ce bien, y aura-t-il encore de mal? » –« Oui, il y aura des annonciateurs aux portes de l’Enfer, qui appelleront à eux les gens et qui précipiteront dans l’Enfer ceux qui répondront à leur appel » – « Ô Envoyé d’Allah » – lui dis-je « … décris-nous ces annonciateurs » – « Ils seront de notre race et ils parleront notre langue »(Hadith rapporté par Al-Boukhari et Mouslim, qu’Allah leur fasse Miséricorde)

Mouhammad Ibn Abdoul-Wahhab est un réformateur reconnu par les savants et la communauté. Il avait des élèves qui avaient des élèves et ainsi de suite jusqu’à nos jours. Malheureusement, les savants qui ont fidèlement transmis les enseignements qui se transmettent de génération en génération de savants ne sont même pas connus. Ils se trouvent en ce moment dans les prisons, alors que les savants qui ont trahi ces enseignements sont médiatisés et présentés comme étant ceux qui sont dignes de confiance.

Mouhammad Ibn Ibrahim a hérité des enseignements qui se transmettent de génération en génération, puis les a transmis à son élève Ibn Baz. Regardons ce que disait Mouhammad Ibn Ibrahim sur les gouverneurs qui n’appliquent pas la Shari’ah : « Et tu pourras dire, si une personne qui juge par une loi forgée disait : « Mais, j’ai la conviction que cette loi est fausse » – que ceci (cette prétention) n’aurait aucun effet sur lui. Au contraire, il a cessé d’appliquer la Loi Islamique et c’est comme si une personne disait : « J’adore les idoles, mais j’ai conviction que ces idoles sont fausses » » (Source : Madjmou Al-Fatawa, 6/188-189)

Mouhammad Ibn Ibrahim a également dit en parlant du koufr douna koufr : « Quant à ce qu’on appelle la mécréance mineure, c’est lorsqu’il recourt à un autre qu’Allah, en ayant la conviction qu’il est pécheur et que le Jugement d’Allah est la vérité, et que cela lui arrive une seule fois ou quelque chose comme ça. Quant à celui qui place des lois bien structurées en exigeant la soumission à celles-ci, alors cela est la mécréance majeure, même s’il dit : « Nous avons tort et le Jugement de la Loi Islamique est plus juste » – Ceci est une mécréance qui expulse de la Religion » (Source : Fatawa wa Rasa’il, 12/280)

Ibn Baz a dans un premier temps été fidèle dans la transmission de cet enseignement. En effet, il a dit : « Il n’y a pas de foi pour celui qui croit que les lois des gens et leurs idées sont meilleures que la Loi d’Allah et de Son Messager, ou qu’elles leur sont semblables, ou leur ressemblent, ni pour celui qui tolère de les remplacer par des lois inventées et des règlements humains, et ceci même s’il croit que les Lois d’Allah sont meilleures et plus justes » (Source : Fatawa wa Rasa’il Ibn Baz, 1/79)

Ibn Baz a également dit : « Tout État qui ne juge pas selon la Loi d’Allah, n’obéit pas à la Loi d’Allah et ne l’agrée pas, est un État païen, mécréant, injuste et pervers d’après le texte de ces versets sans ambiguïté. Et il est obligatoire au musulman de le détester et de le prendre pour ennemi, et il lui est interdit de leur montrer de l’amour, ou de les prendre pour alliés jusqu’à ce qu’ils aient foi en Allah uniquement et qu’ils jugent par la Loi d’Allah et agréent cela que ce soit à leur avantage ou à leur détriment » (Source : Fatawa wa Rasa’il Ibn Baz, 1/305)

Ibn Baz a par la suite changé de croyance et rompu les enseignements qui se transmettent de génération en génération de savants. Lors d’un débat avec Salman Al-Awda, lorsque ce dernier a rapporté le consensus d’Ibn Kathir que celui qui juge selon les lois des hommes est un mécréant, Ibn Baz a dit : « Et alors. Et alors. Ibn Kathir n’est pas infaillible » (Source : La cassette intitulée « Les larmes d’Ibn Baz »)

Ibn Kathir n’est certes pas infaillible, mais il rapporte le consensus et le consensus est une preuve en Islam que nul n’a le droit de rejeter. Quant au récit d’Ibn Abbas « koufr douna koufr » – ce récit a une faiblesse. En effet, dans sa chaîne de transmission se trouve Hisham Ibn Houdjayr qui est un rapporteur faible selon l’Imam Ahmad et d’autres savants. Et même si ce récit était authentique, il ne serait pas une preuve que les gouverneurs qui légifèrent des lois contraires à la Shari’ah et prennent pour juge autre qu’Allah sont des musulmans.

Ali Al-Khoudayr explique le véritable sens du koufr douna koufr dans l’explication des trois fondements en disant : « Qu’il juge de temps en temps par autre que la Loi d’Allah lors de certaines affaires exceptionnelles, peu nombreuses – sans se référer à un code, ou un règlement inventé, ou un usage, ou une tradition – en sachant que le verdict qu’il donne lors de cette affaire est injuste et interdit, mais il le fait en échange d’argent ou par tentation ; ceci est alors une mécréance mineure (koufr douna koufr). Exemple : Un juge donne ses verdicts selon la Loi d’Allah, applique toujours la sentence de l’amputation sur le voleur ou la sentence islamique sur l’ivrogne ; il juge constamment selon la Loi d’Allah, mais il lui arrive parfois et rarement que le voleur qu’il doit juger soit un proche parent, ou que ce voleur lui donne une somme d’argent, alors il ne lui applique pas la sentence d’Allah, mais le condamne à une peine de prison suivant son désir et non en se conformant à un code, ou un règlement, ou un usage, ou quelque chose comme ça… Et il avoue en son for intérieur qu’il est en tort de faire cela, mais sa tentation ou sa complaisance sont plus fortes que lui : Ceci est la mécréance mineure, comme l’aurait interprété Ibn Abbas, mais reste à le confirmer ; ou comme l’ont réellement interprété les disciples des compagnons, comme Abou Madjliz, lors de sa controverse avec les Khawaridj au sujet du verset : « Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a révélé, ceux-là sont les mécréants » »

Le cheikh Ali Al-Khoudayr était un élève de Hamoud Ibn Ouqla Ash-Shouaybi, alors que Hamoud Ibn Ouqla Ash-Shouaybi était un élève de Mouhammad Al-Amin Ash-Shanqiti.

Que s’est-il passé avec Ibn Baz ? Il a peut-être été contraint par le gouvernement saoudien de propager cette croyance. Cela ne serait pas étonnant de la part d’un gouvernement qui enferme les savants qui transmettent fidèlement les enseignements qui se transmettent de génération en génération de savants. Cela ne serait pas étonnant venant de la part d’un gouvernement qui a permis aux avions américains de décoller d’Arabie Saoudite pour bombarder l’Afghanistan. Cela ne serait pas étonnant de la part d’un gouvernement qui participe avec les américains dans les frappes aériennes contre les Moudjahidines du Yémen qui appliquent la Sounna et œuvrent pour établir les Lois d’Allah à la place des lois humaines.

S’il (Ibn Baz) n’a pas été contraint, alors il a falsifié la Religion. À moins qu’il ait attrapé des ambiguïtés et quitté la voie authentique. Quoi qu’il en soit, il n’a pas transmis les enseignements de son professeur et des savants qui les ont précédés. Il a transmis une compréhension erronée, une compréhension en opposition au consensus et c’est cette compréhension qui est médiatisée et propagée de nos jours.

Hamoud Ibn Ouqla Ash-Shouyabi a enseigné le dogme, le Tafsir, le Hadith et le Fiqh pendant 40 années. Il avait de nombreux élèves : Fawzan, Al-Outhaymin et d’autres. Il était chargé d’évaluer les livres de savants qui souhaitaient devenir des professeurs et parmi ces savants se trouvent : Al-Outhaymin, Rabi’ Al-Madkhali et d’autres.

Pourtant, il a suffi que le cheikh Hamoud Ibn Ouqla Ash-Shouaybi dénonce les tyrans et soutienne les Moudjahidines pour être traité de Kharidji et pour être jeté en prison en Arabie Saoudite. Il est d’ailleurs mort en prison, qu’Allah lui fasse miséricorde.

Ali Al-Khoudayr et le Mouhaddith Soulayman Al Oulwan qui sont tous deux en prison en Arabie Saoudite étaient aussi des élèves de Hamoud Ibn Ouqla Ash-Shouaybi. Quel était leur crime ? Le même que celui de leur cheikh : Transmettre les enseignements qui se transmettent de génération en génération de savants.

Le professeur de Hamoud Ibn Ouqla Ash-Shouaybi était Mouhammad Al-Amin Ash-Shanqiti. Regardons ce qu’il a dit dans l’explication du verset 31 de la sourate 9 :

« Or, le Shirk dans le jugement et le Shirk dans l’adoration indiquent tous deux une seule et même signification et il n’y a aucune différence entre les deux. En effet, celui qui suit un règlement autre que le règlement d’Allah, ou qu’Allah n’a pas légiféré, ou une loi opposée à la Loi d’Allah qu’aurait mis en place un être humain, une telle personne s’est détournée de la lumière céleste qu’Allah fit descendre sur la langue de Son Messager, sallallahou ’alayhi wa sallam. Quiconque agit de la sorte est exactement comme celui qui se prosterne pour une statue ou adore une idole ; il n’y a aucune différence entre les deux, de quelque angle que ce soit. Ils sont une seule et même personne, car tous les deux sont des Moushrikines (des polythéistes) qui donnent un associé à Allah. L’un associe dans l’adoration et l’autre dans le jugement. Or, le Shirk dans l’adoration et dans le jugement sont une seule et même chose »

Il a également dit dans le Tafsir de la sourate Al-Kahf verset 26 : « Sur la base de ces textes célestes que nous avons mentionnés précédemment, il apparaît de la plus claire des manières que ceux qui suivent les lois inventées par les hommes, légiférées par le diable sur la langue de ses alliés, opposées à la Loi d’Allah qu’Il légiféra par la langue de Ses Messagers – nul ne doute de leur mécréance et polythéisme, si ce n’est celui à qui Allah a voilé la vue et a aveuglé de la lumière de Sa Révélation, comme eux »

En ce qui concerne Fawzan, il dit dans son livre du Tawhid que légiférer des lois est un droit exclusif d’Allah et que celui qui accepte une législation autre que la Sienne a commis le Shirk Akbar. Pourtant, lorsqu’il a été interrogé sur la situation des États du Golf, il a prétendu ne pas la connaitre, pour ensuite dire que leur Takfir ne suscite que les troubles. Comment pourrait-il savoir que leur Takfir ne suscite que les troubles s’il ne connait pas leur situation ? Depuis quand le Takfir des polythéistes suscite les troubles ?

Quant à Rabi’ Al-Madkhali, il était le conseiller du ministre de l’intérieur qui vient de mourir. Ce ministre a enfermé de nombreux savants et a donné autorisation aux avions saoudiens de frapper les Moudjahidines du Yémen. Rabi’ Al-Madkhali n’était pas uniquement le conseiller de ce criminel, mais aussi un menteur. En effet, il a menti sur Soulayman Ibn Sahman en lui attribuant une parole de Dawoud Ibn Djirdjis qui était un ennemi de Mouhammad Ibn Abdoulwahhab

Comment convaincre certains musulmans que ces savants agréés par les gouvernements criminels ne sont pas dignes de confiance ? Comment les convaincre, alors qu’ils sont dans un tel suivi aveugle qu’ils ne prendraient la parole de l’Imam Ahmad qui si elle sort de la bouche d’Ibn Baz, comme l’a dit le cheikh Abou Qatada ?

Le cheikh Abou Mouhammad Al-Maqdissi a dit en parlant des savants gouvernementaux : « Nous avons la conviction que dévoiler leurs mensonges et mettre en garde la communauté contre leurs mensonges – au milieu de ces ténèbres que nous vivons – est aujourd’hui l’une des plus grandes obligations »

Alors, qui sont les savants dignes de confiance parmi les contemporains ? Il y en a beaucoup : Hamoud Al-Ouqla Ash-Shouaybi, Ahmad Al-Khalidi, Ali Al-Khoudayr, Nassir Al-Fahd, Soulayman Al-Oulwan, Abou Mouhammad Al-Maqdissi, Abou Qatada Al-Falastini et d’autres. Ces savants sont les véritables héritiers des Prophètes. En effet, ils ont transmis la vérité au prix de leur sang et de leur liberté.

Louange à Allah, Seigneur de l’Univers, et que les bénédictions soient sur Muhammad, sa familles et ses compagnons.